Les séismes, un risque trop souvent négligé

Si on vous demande : quelle est la zone la plus à risque au Canada au niveau des tremblements de terre? Vous répondez probablement Vancouver ou Colombie-Britannique, et vous aurez raison!

Et la deuxième? Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’il s’agit de la vallée du Saint-Laurent. En effet, si les secousses y sont moins fréquentes que dans l’Ouest, le risque demeure.

Alors que les habitants de nos côtes occidentales sont sensibilisés aux séismes et ont en plus grand nombre une couverture d’assurance habitation adéquate, les Québécois sont presque tous peu ou pas couverts, sans en ressentir le besoin.

Portrait du risque, et des couvertures d’assurance offertes!

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Si elles sont difficiles à prévoir, les catastrophes majeures finissent toujours par se produire. La plupart des séismes sont imperceptibles, et puis un gros événement survient. Il faut donc s’en préoccuper, surtout que 40% de la population canadienne réside dans les deux plus grandes régions sismiques.

La situation dans la Vallée du St-Laurent

tremblement

Dans un avenir rapproché, il n’est donc pas exclu que des séismes d’envergure se produisent non seulement autour de Charlevoix, qui reçoit environ 20 secousses sismiques entre 3 et 4 sur l’échelle de Richter par année, mais aussi à Montréal ou à Gatineau.

En effet, la région métropolitaine de Montréal pourrait connaître un tremblement de terre équivalent à celui qui a frappé Haïti en 2010.  Selon une étude commandée par le Bureau d'assurance du Canada et menée par la firme AIR Worldwide, la probabilité qu'un séisme d'une magnitude de 7,1 touche la vallée du Saint-Laurent et la vallée de l'Outaouais au cours des 50 prochaines années est de 5 % à 15 %, ce qui n’est pas négligeable!

Même un séisme de moins grande magnitude peut causer de lourds dommages. Le sol très rigide dans la vallée du St-Laurent contribue au risque : le choc ne pouvant être absorbé par un terrain souple, l’onde se propage. C’est ainsi qu’un tremblement de terre d’une magnitude 5,9 au Saguenay a détruit en 1988 l’hôtel de ville de… Montréal-Est!

Les dommages qui peuvent coûter cher

En raison des normes de construction supérieures, les Canadiens sont à l’abri des cataclysmes qui accablent les pays moins développés, comme ceux qui ont frappé Haïti en 2010. Mais leur portefeuille peut prendre de très durs coups.

Lors d’un séisme, ce sont les choses fragiles qui se brisent en premier : la vaisselle, les objets délicats, les meubles, etc. Après quelques secondes, selon l’intensité, les cloisons et planchers s’affaiblissent. Lors d’une secousse un peu plus forte, ce sont les fondations qui craquent.

Quand on doit réparer des fondations, il faut littéralement soulever la maison, ce qui coûte très cher. On le fait notamment en cas de fuites de mazout de chauffage. La facture monte vite dans les centaines de milliers de dollars.

Êtes-vous couvert?

Au Québec combien de gens pensent être couverts en cas de tremblement de terre, ou ne savent pas s'ils sont couverts? 77%

Combien le sont vraiment? 3%*

En effet, la protection contre les séismes constitue un avenant à ajouter sur sa police d’assurance. Si la plupart des gens possèdent l’avenant qui couvre les incendies et les dommages dus à la fumée suite à un tremblement de terre, peu d’entre eux ont la protection contre les mouvements du sol, qui comprend, entre autres, les tremblements de terre.

Outre les réparations, les avenants d’assurance contre les séismes prévoient des montants pour la relocalisation et les frais de subsistance. Le coût d’un tel avenant : entre 150 et 350 $ par an pour une résidence unifamiliale détachée moyenne à Montréal, par exemple. Pour les copropriétés, c’est à peine quelques dollars par mois puisque les structures appartiennent au syndicat de copropriété (qui devrait lui aussi se couvrir!).

C’est important de s’informer sur les risques pour prendre la bonne décision, surtout quand les risques existent!

 

*Source: sondage SOM, octobre 2015