Les magiciens de la grêle: le débosselage sans peinture
Imaginez votre voiture sous une pluie de grêlons gros comme des balles de baseball. Elle serait assurément entièrement cabossée…. Mais rassurez-vous! Il y a un moyen de la réparer sans travaux de peinture ou de carrosserie. Bienvenue dans le monde du débosselage sans peinture! Nous sommes allés à notre Centre de grêle de Saguenay pour vous présenter le travail impressionnant des techniciens qui réalisent ces réparations lors de réclamations à l'assurance auto.
Les dégrêleurs nomades
Les équipes de « dégrêleurs » sont amenées à travailler partout, d’Est en Ouest du Canada, en allant jusqu’au Texas. Dès qu’une lourde tempête s’abat sur une région, ils s’y rendent pour réparer les voitures.
Ils y apportent leur expertise et leurs instruments, souvent jusqu’à 300 pièces d’équipement. C’est que le dégrêlage est un travail de précision et de dextérité.
Prochain arrêt… Saguenay!
Nous avons rencontré Marc Dumas et Alexandre Chabert au centre de grêle du Saguenay, face à leur prochaine tâche: réparer les voitures endommagées par la tempête du 27 juillet 2016.
En effet, la région a subi une tempête de grêle, qui s’est abattue sur un corridor incluant La Baie, Chicoutimi et Jonquière. Une grande surprise pour les habitants de la région, qui n’ont pas l’habitude de voir tomber d’aussi gros grêlons.
En effet, les tempêtes de grêle sont plus sévères et fréquentes en Alberta, et le Québec est généralement épargné : « normalement au Québec les grêlons sont de la taille d’une balle de golf. Là nous en avons vu de la taille d’une balle de baseball…et même de la grosseur d’une balle de softball» mentionne Serge un estimateur au centre de grêle, qui travaille étroitement avec l’équipe de débosselage.
La technique
Il existe plusieurs méthodes de débosselage sans peinture. L’une d’elles se fait avec un point de colle, par succion.
La méthode la plus fréquemment utilisée consiste à aller pousser délicatement sous la bosse à l’aide d’une tige en métal. «Cela peut parfois prendre une centaine de petits coups pour replacer une bosse», confie Alexandre Chabert. Quand une voiture est couverte de plus de 150 aspérités dues à la grêle, c’est un travail de moine!
Ajoutez à ceci le fait que les projectiles ne sont pas lisses : « Certains grêlons ne sont pas ronds, ils ressemblent à des météorites, assez difformes. Donc cela fait de moins belles bosses sur les voitures» précise Richard, estimateur au centre de grêle de Saguenay.
Le travail du débosseleur sans peinture se trouve donc décuplé. Chaque bosse demande une évaluation et une approche différente.
Le travail de débosselage sans peinture n’abime pas la voiture « Le métal a une mémoire et nous ne faisons que le replacer dans sa forme initiale » indique Alexandre Chabert.
La technique est difficile à apprendre et les techniciens s’entrainent pendant des années pour maîtriser le métier : « l’apprentissage se fait avec le temps. On s’y améliore avec l’expérience et le coaching des collègues.» mentionne Marc Dumas.
Un travail dur, mais une grande fierté
Le travail est extrêmement dur physiquement. Les débosseleurs sont souvent contraints à travailler penchés ou à devoir adopter des postures inconfortables pour aller atteindre les bosses. Les gestes doivent être aussi précis que répétitifs. Certains techniciens ne peuvent pratiquer ce travail que quelques années, tant le métier use le corps.
Le travail est donc intense, peut-être parce que les débosseleurs de l’équipe de Marc et Alexandre basent leur travail sur une grande rigueur: «Comme débosseleurs, on a beaucoup de fierté, on ne livre pas une voiture si elle n’est pas réparée à 100%» conclut Marc Dumas.