SmartHalo: mieux naviguer grâce au vélo connecté

Les Canadiens sont de plus en plus friands de vélo et plusieurs métropoles canadiennes développent leur réseau cycliste. Se frayer un chemin sur les routes urbaines n’est par contre pas toujours facile.

Comment mieux naviguer à vélo dans une circulation changeante? Quoi faire pour ajuster son parcours, se rendre d’un point A à B sans pouvoir s’aider des traditionnels GPS qui parlent aux automobilistes?

Des Montréalais se sont attaqués à cette mission en inventant un appareil connecté permettant de guider les cyclistes, accroitre leur visibilité nocturne et empêcher les vols. Pour savoir comment ils ont relevé ce défi en 3 volets, nous nous sommes entretenus avec Xavier Peich, cofondateur de SmartHalo, une start-up canadienne.

Un produit basé sur l’esprit du vélo

«Tout est parti d’un problème qu’on avait en tant que cyclistes urbains», raconte Xavier, et le premier problème identifié a été celui de la navigation.  «Lorsqu’on est amenés à pédaler vers des lieux inconnus, on a réalisé qu’on avait une main sur le guidon, le téléphone dans l’autre, Google maps ouvert, et qu’on vérifiait notre trajet entre 2 coups de pédale… Ce n’était certainement pas la façon la plus sécuritaire de rouler! On s’est dit qu’on allait remédier à ce problème et on a créé SmartHalo».

Les entrepreneurs avaient une autre notion très importante en tête: respecter l’essence même de la bicyclette. « Le vélo est quelque chose qui n’a pas beaucoup changé en 100 ans… Alors que notre monde devient actuellement de plus en plus connecté, les vélos sont quasiment restés dans une autre époque, et c’est bien! Le vélo c’est pur, c’est simple, et on voulait connecter les vélos, en respectant cet esprit ».

Qu’est-ce que SmartHalo?

C’est un produit connecté et intelligent pour les cyclistes urbains. Il s’installe sur le guidon du vélo et se connecte par Bluetooth à un téléphone. Il suffit d’entrer l’adresse de destination dans son application et SmartHalo va guider le cycliste sans carte et sans chiffres, à l’aide d’un cercle minimaliste, un halo lumineux : « Pour nous le cercle était particulièrement intéressant, car il permet d’exprimer toute la complexité de la ville de façon super simple et intuitive. L’appareil suit automatiquement les données cyclistes (distance, vitesse, calories, etc.) et les mesure automatiquement sans devoir y penser activement » explique Xavier.

Une lumière automatique s’allume à l’avant lorsqu’il fait noir, car l’application sur le téléphone détecte l’heure du coucher du soleil selon le fuseau horaire du cycliste.

Et le vol? « On y a aussi ajouté un système d’alarme pour protéger le vélo contre les voleurs, l’idée est similaire à celle des systèmes d’alarme pour les voitures, il y a un détecteur de mouvement à l’intérieur de l’appareil, et si le vélo bouge trop sans la présence de son propriétaire, cela déclenchera une alarme sur le produit qui sonnera vraiment fort.

Ce n’est pas possible de décrocher SmartHalo du guidon car on a créé un système qui vient avec une clé d’attache unique au produit. Donc seul l’utilisateur avec la clé peut le détacher pour le recharger», poursuit Xavier.

Sociofinancement

Les fondateurs se sont tournés vers le sociofinancement pour démarrer l’entreprise, mais ils ne se doutaient pas de l’engouement que le produit allait susciter : « On est partis sur Kickstarter [plateforme de sociofinancement] avec l’idée de rassembler 67 000$, le montant minimum qui nous permettrait de réaliser le projet. On a amassé cette somme en 15 heures… et on s’est rendus à 538 000$ en un mois!

Ces fonds, ce sont toutes des précommandes, et maintenant il faut livrer! Le sociofinancement c’est une manière nouvelle de fonctionner, car le cycle normal est investissement, puis production et finalement l’espoir que ça se vende… nous c’est le contraire! On vend et ensuite on produit… donc c’est une inversion du cycle des affaires! »

La prochaine étape

Dès que les commandes seront livrées, SmartHalo passera à une autre mission: « Dès qu’on termine la production de ce produit, on va se lancer sur le prochain, pour les vélos en libre-service. Nous avons déjà signé une entente avec l’entreprise PBSC - le « Bixi international » -, pour un produit qui sera basé sur le même principe de cercle, mais adapté aux locations en libre-service! L’appareil guidera les cyclistes vers un endroit précis ou à une borne à proximité pour y garer le vélo.»

Et SmartHalo a-t-il l’espoir de faciliter le partage de la route? « Si ça peut encourager plus de gens à enfourcher une bicyclette et à être à l’aise, et que plus de vélos se trouvent sur la route, forcément il va y avoir une cohabitation qui s’installera de façon plus naturelle. Ensuite c’est le bon sens qui prévaut. Dans toutes les choses qu’on peut faire pour améliorer la sécurité des cyclistes, oui il y a des pistes cyclables, des endroits désignés… mais surtout, plus de bicyclettes sur les routes!» affirme Xavier.

C’est dit! Enfourchez votre vélo, et bon été!

*L’équipe de SmartHalo récolte encore des précommandes, et offre un rabais de 20$ aux lecteurs du belairdirect magazine sur toute commande. Il suffit d’entrer le code promotionnel BELAIRDIRECT lors de l’achat. Bonne route!