Engager un entrepreneur

Avez-vous déjà fait des cauchemars au sujet de vos rénos ? Non non, nous non plus… mais juste au cas, voici quelques conseils avant de vous lancer. Ça vous aidera à mieux planifier les travaux, à être au courant de vos obligations et contraintes sur le plan juridique, à engager LE bon entrepreneur (parce que votre cousin, il est bien fin, mais il ne connaît rien là-dedans) et à savoir quoi faire pour éviter de mauvaises surprises.


Ces quelques trucs peuvent changer selon l’endroit où vous habitez. Il convient donc de s’informer auprès des divers paliers gouvernementaux et des associations de votre région !

 

Commencez par un plan détaillé

Réfléchissez avec les membres de votre famille aux problèmes qui risquent de survenir et précisez votre liste des travaux souhaités. Ensuite, rédigez une description complète de ce que vous désirez. Vous pouvez même créer deux listes, la première décrivant ce que vous souhaitez et l’autre, vos besoins essentiels. Remettez les deux listes aux entrepreneurs pour obtenir des estimations comparables à partir des mêmes critères.

Obtenez les licences et permis exigés

Communiquez avec la ville pour savoir si vos travaux sont visés par un règlement municipal et si vous avez besoin d’un permis. Par exemple, si vous habitez en Ontario, demandez si l’entrepreneur doit détenir une certification pour effectuer ces types de travaux, car les municipalités imposent des restrictions à cet égard. Si vous habitez au Québec, consultez le guide en ligne de la Régie du bâtiment du Québec.

 

Demandez plusieurs estimations

Si vous ne choisissez pas le bon entrepreneur, l’aventure peut se révéler désastreuse. Vous pourriez vous retrouver avec des travaux mal exécutés ou, pire encore, un privilège qui vous engage à payer les soldes dus par l’entrepreneur à ses fournisseurs. Il importe de prendre le temps de trouver le bon entrepreneur.

Commencez par demander l’avis de vos amis et voisins qui ont entrepris des travaux similaires. Visitez les quincailleries du quartier, les bureaux des permis et les services chargés des travaux de construction de votre municipalité. Consultez également les répertoires en ligne qui dressent la liste des services de construction par emplacement, comme le Répertoire canadien de la construction.

Le gouvernement de l’Alberta donne quant à lui une petite marche à suivre pour trouver le bon entrepreneur. Au Québec l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec propose son répertoire.

Invitez au moins trois entrepreneurs à visiter votre maison et à vous présenter une soumission à partir des descriptions que vous avez établies. Ne signez rien et ne payez rien au cours de cette première rencontre. Demandez plutôt des références relatives à des travaux récents et plus anciens. Un bon entrepreneur n’y verra pas d’inconvénient et vous posera de nombreuses questions sur votre projet.

Pour des travaux simples, comme la peinture, l’estimation peut être fournie sur place et doit décrire le travail à effectuer et le matériel à employer. Pour les plus gros projets, les entrepreneurs doivent vous présenter des échantillons, des documents illustrant les matériaux et les produits disponibles et peut-être même des photographies de travaux similaires qu’ils ont effectués.

 

Choisissez un entrepreneur certifié et respecté

Lorsque vous trouvez un entrepreneur qui vous convient, assurez-vous qu’il est en règle. Si vous engagez des travailleurs qui ne sont pas assurés ou qui n’ont pas de certification en matière de sécurité, vous pourriez être tenu responsable en cas d’accident avec blessures sur votre propriété. Appelez votre assureur au sujet de votre assurance habitation si vous avez des questions, il sera toujours de bon conseil !

En Ontario et en Alberta, demandez à l’entrepreneur de vous montrer des preuves qu’il détient une assurance responsabilité civile et dommages matériels, entre autres.

Au Québec, demandez à l’entrepreneur de vous montrer sa licence émise par la Régie du bâtiment du Québec. Inscrivez le numéro, la catégorie, la sous-catégorie et la date d’expiration et validez l’information sur le site du Registre des détenteurs de licence de la RBQ.

Vous pouvez aussi vérifier si d’autres consommateurs ont éprouvé des problèmes avec cet entrepreneur. Le Bureau d’éthique commerciale le plus près conserve des dossiers des plaintes déposées contre des entrepreneurs et des compagnies de construction.

 

Retenez la meilleure estimation

Il est tentant d’opter pour le meilleur prix, mais si une des estimations est de beaucoup inférieure aux autres, méfiez-vous. Il est possible que l’entrepreneur connaisse mal le type de travail à effectuer, utilise des matériaux de moins bonne qualité ou soit peu soigneux.

Cependant, ne négligez pas l’impact de la pénurie de main-d’œuvre et de la rareté des matériaux dans les estimations qui vous seront proposés. La rareté des travailleurs et des matériaux fait augmenter le prix total des travaux, en plus d’en allonger les délais.

L’estimation sert à rédiger le contrat, un document légal qui engage les deux parties une fois qu’elles l’ont signé. Le contrat est également votre meilleure protection contre la fraude, dans la mesure où vous savez ce qu’il faut y inclure. N’hésitez pas à contacter une ressource compétente pour vous éclairer !

Le gouvernement de l’Ontario mentionne quelques points que le contrat doit contenir :

  • le nom, l’adresse et les coordonnées de l’entrepreneur ;
  • une description complète des travaux, y compris des détails sur le travail à effectuer et les matériaux à utiliser ;
  • une description claire de toute garantie ;
  • le coût total et les conditions de paiement ;
  • un échéancier de travail, y compris les dates de début et d’achèvement ;
  • un échéancier de paiement, y compris le montant du dépôt ;
  • qui est responsable du nettoyage à la fin des travaux ;
  • tous les sous-traitants auxquels l’entrepreneur fera appel et le nom de la personne qui s’occupera de payer ces derniers.

 

Ne payez que pour les travaux faits, et bien faits

Les bons entrepreneurs ont un compte courant avec les fournisseurs de matériaux et ne demandent pas de versement initial. Cependant, les travaux majeurs ou ceux qui requièrent une main-d’œuvre, des appareils ou des matériaux spéciaux nécessitent parfois un tel versement, et il n’est pas recommandé de dépasser 10 % du coût final.

Pour les petits travaux qui ne prennent que quelques jours, un paiement ponctuel fera l’affaire, mais si votre projet est à plus long terme, vous devrez sans doute effectuer plusieurs paiements.

En vertu de la Loi sur le privilège dans l’industrie de la construction, toutes les provinces, à l’exception du Québec, garantissent une protection contre les privilèges appliqués sur votre maison par des fournisseurs ou des travailleurs qui n’ont pas été payés par l’entrepreneur. Vous pouvez consulter un avocat, mais la norme consiste à retenir 10 % du prix du contrat pendant une période de 45 jours suivant la fin du projet. Cela vous permet également de vous assurer que les travaux ont été effectués à votre satisfaction.

 

Les clés du succès ? La patience et un bon plan !

Comme vous le constatez, la planification d’un projet de rénovation ne se limite pas au choix du papier peint ou de la teinture.

Les travailleurs qui envahissent votre maison, le bruit incessant des outils, la poussière et les déchets… les rénovations sont éprouvantes même pour les plus patients d’entre nous. En suivant ces étapes, dès le début du projet, vous vous faciliterez la vie et pourrez apprécier sans souci votre nouveau décor !