La cuisine intégrée…et intègre

Lorsqu’il s’agit de cuisines et de mobiliers intégrés, on connaît à peu près les grandes lignes. Notre intuition nous porterait à penser labels de qualités, matériaux sains, quelque chose d’éthique. Mais comment bien résumer le concept de cuisine écolo?


6_Cuisines_Multiplex4«Une cuisine intégrée est avant tout durable et bien conçue; la cuisine la plus écologique est celle qu’on garde longtemps! », explique Marika Nelson de Cuisines Multiplex, l’une des principales entreprises de cuisines intégrées au Québec. « La fabrication, les matériaux et la quincaillerie doivent être de qualité supérieure. Le design doit être fonctionnel, ergonomique et offrir une esthétique intemporelle qui permettra qu’on l’aime à long terme! Évidemment, les composantes utilisées doivent être saines et sans émanations de COV (Composés organique volatils, soit des produits toxiques), issues de ressources locales et/ou bien gérées ou composées à partir de matières recyclées (comme les panneaux de particules NuGreen). Plusieurs certifications nous permettent d’ailleurs d’être vigilants quant à la provenance et la composition des matériaux.»

Des certifications fiables

En effet, les labels émis par les firmes de certification sont devenus des barèmes importants. Encore faut-il savoir auxquels se fier. Si on devait en choisir trois, ce serait sans doute ceux-là:

  • Eco-Certificed Composite, un label qui mesure l’empreinte carbone, la durabilité, les ressources locales et renouvelables, l’approvisionnement en bois et le contenu recyclé/récupéré.
  • Le ENERGYSTAR, qui s’applique aux électroménagers et garantit des appareils hautement performants utilisant une quantité réduite d’eau et d’énergie.
  • Le FSC (Forest Stewardship Council Canada), un organisme né au Mexique en 1992 après le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro pour s’assurer que le bois des forêts est utilisé judicieusement, en respectant la biodiversité mais aussi les cultures aborigènes.

Bien sûr, il existe aussi des standards plus généraux qui nivellent les productions au niveau international, comme le LEED. Mais le but est surtout, selon Marika, de s’assurer que les matériaux utilisés dans les cuisines s’approvisionnent localement et bannissent les matériaux les plus nocifs, comme lurée formaldéhyde (ou formol, ce qu’on associe à « l’odeur du neuf »), une composante cancérogène qui émane des matériaux plus particulièrement au contact de la chaleur et de l’humidité, et qui est donc à chasser totalement des cuisines et des salles de bain.

Une question de coût?

Est-ce qu’une cuisine intégrée coûte plus cher? Pas forcément. Les achats de proximité peuvent permettre d’obtenir des prix intéressants. «Nous préconisons les matériaux de provenance locale. Il faut dire que nous sommes gâtés: nos régions regorgent d’essences de bois magnifiques, de belles pierres et de savoir-faire! Nous encourageons nos clients à opter pour des solutions à l’échelle de leurs besoins et pour des appareils et accessoires peu énergivores et à faible consommation d’eau. Au long terme, ça représente donc des économies».

6_Cuisines_Multiplex1Comme tout bon design, les cuisines et mobiliers intégrés doivent aussi (et peut-être même surtout) être de beaux espaces, du sur-mesure esthétique, et ce malgré ce qui pourrait être vu comme une série de contraintes. «Pour ma part, nous confie Marika, les contraintes (techniques, spatiales ou esthétiques) sont un moteur créatif. Chaque projet est différent, chaque espace commande une solution adaptée et les besoins et demandes des clients ne sont jamais identiques…c’est ce qui fait de chaque projet un nouveau défi! On puise notre inspiration dans tout ce qui a trait à l’espace, l’image et la matière: l’art en général, la nature, le design, l’architecture, mais les mouvements sociaux influencent aussi la création… nous sommes à une époque où nous repensons nos façons d’habiter, le vivre ensemble se redéfinit, l’échelle de l’espace se revisite…»

Intégrés mais surtout intègres, les intérieurs «verts» gagnent en tout cas du terrain; là où il y avait hier de l’évangélisation à faire en matière d’écologie, on rencontre aujourd’hui une clientèle à l’affût des dernières avancées, prêtes à explorer de toutes nouvelles façons de concevoir leurs habitats. «J’ose espérer que nous sommes de (tardifs) pionniers, et que d’ici 15 ans, les matériaux écologiques seront devenus la norme». Nous sommes prêts à tenir le pari.